Échos et recensions
Mai 2024 _ Liberté numérique, une illusion ?
Séminaire sur l’actualité éditoriale en éthique de l’IA _ Université de Grenoble, chaire Éthique et IA»
Accéder au livreOctobre 2023 _ Liberté numérique, une illusion ?
Recension par Jean-Philippe Pierron pour la revue Études, octobre 2023 (p. 133-134).
« Techniques numériques et intelligence artificielle encouragent une certaine exaltation et une grande excitation. Elles sont portées par les stratégies industrielles et commerciales d’une économie de l’attention (via l’économie des mal nommées "données" ou data) dont le seul concurrent est le temps de sommeil des utilisateurs. Ce discours ambiant sur les promesses futures du progrès technique vise une acceptation sociale non critique. […] [L’auteur de cet ouvrage, philosophe des techniques, vient] tempérer cet enthousiasme, le réinstallant dans des considérations sociotechniques et écocritiques – le virtuel a en effet un impact écologique bien réel. Dominique Poitevin, dans une allusion non voilée au célèbre Discours de la servitude volontaire (1574), reprend point par point, dans une perspective de philosophie politique, l’analyse d’Étienne de La Boétie (1530-1563) pour mettre au jour la violence du pouvoir numérique. Sans que cette analyse soit suspecte de complotisme, ne doit-on pas, derrière l’infaillibilité de l’idéologie numérique et sa généralisation dans les entreprises et les administrations, identifier les intérêts économiques et les intentions encourageant une forme de servitude ? Ne faudrait-il pas qu’y réponde le courage de la liberté, capable de poser la question : "Qui décide qui décide ?" »
Accéder au livre
Mars 2023 _ Les théâtres d'Alfred Jarry
Recension par Robin Émile-Viart pour Spéculations, Revue d'actualité du Collège de 'Pataphysique, mars 2023.
« Une nouvelle thèse vient d'être éditée, il importe de relever le fait car il est rare : sous l’angle pataphysique. Et – phénomène peut-être encore plus rare – avec une connaissance de la Science des solutions imaginaires. [...]
À mesure de la lecture on entre dans une vision pataphysique. « Vision » parce que l’autrice met l’accent sur le fait que la ’Pataphysique, comme l’écriture et le représentation théâtrale, est principalement une manière de voir, un angle de vue, et que, de même que le masque chez Jarry serait un miroir qui renvoie au spectateur sa propre image sous un autre aspect, « la réflexion pataphysique proclame le pouvoir de celui qui regarde de (re)créer le monde selon son propre gré ». [...]
La spéculation pataphysique la plus remarquable, et qui ne déparerait pas notre revue, est sans doute la démonstration rigoureuse que les personnages des œuvres de Jarry sont liquides. À l’instar du phonographe du Surmâle qui « coule », les êtres sont des chimères à la frontière de l’humain et de la machine, et liquides dans leur enveloppe rigide. [...]
Pour conclure, nous sommes entrainés dans une lanterne magique qui permet d’associer les diverses théories développées dans cette thèse : le spectacle, la réflexion (dans tous les sens du terme), la machine organique. L’écriture, comme la représentation théâtrale, crée une projection – à la manière d’un théâtre optique ou de celles des ombres dans la caverne platonicienne – et cette projection d’ombres obscures crée des univers parallèles « pour voir autrement ». Pour Yanna Kor, la destruction prônée par Jarry n’est pas destruction du passé, il ne prône pas une avant-garde systématique mais « dénote la destruction totale des frontières ». Il met en avant les éléments constitutifs du théâtre comme un « champ d’interprétations et de lectures possibles (…) support matériel pour l’imagination du spectateur ». Un personnage de Jarry est « celui qui éclaire », comme une chandelle verte, certes, mais n’est-il pas mû par la ténèbre ?»
Accéder au livre
Février 2023 _ Emmanuel Levinas et l'héritage de Karl Marx
Recension par Benjamin Castiel pour les Cahiers d'études lévinassiennes, février 2023 (p. 133-138).
« Jusqu'alors considérée comme secondaire, la pensée politique de Lévinas fait l'objet d'un nombre croissant de publications [...]. En partant sur les traces de la présence de Marx dans l'œuvre de Lévinas, le livre de Lucie Doublet apporte une contribution originale à un champ de recherche en ébullition.
La difficulté de la tâche est contenue dans le sous-titre du livre, qui sonne comme un oxymore : « sublime matérialisme ». [...] La sublimation du matérialisme initiée par Lévinas suppose un dialogue exigeant avec Marx, visant à sauver les intuitions fécondes de la tourbe du « socialisme réel ». Si le dialogue fut parfois violent, l'un et l'autre partagent, selon Doublet, des affinités élective et une « intuition commune » : « L'humanité porte en elle une exigence de justice que l'ordre capitaliste est incapable de prendre en charge ». [...] »
Accéder au livre
Août 2022 _ Emmanuel Levinas et l'héritage de Karl Marx
Recension par Yoann Colin pour le site nonfiction, 31 août 2022.
« L’examen minutieux et lumineux des pensées de Marx et Levinas révèle leur proximité inattendue, donnant une image plus sociopolitique de Levinas que d’ordinaire.
L'objectif affiché est ambitieux : mettre en regard la philosophie de Levinas (ses œuvres explicitement philosophiques comme ses textes d'exégèse religieuse) et les textes de Marx qui ont pu l’influencer ou avec lesquels il partage une communauté d’inspiration. Mais cette gageure est relevée avec brio par Lucie Doublet [...]. En plus d’être un brillant travail d’histoire de la philosophie, ce livre permet de nuancer l’image qu’on peut avoir d’Emmanuel Levinas, phénoménologue contemporain de Sartre, qu’on réduit souvent à n’être qu’un penseur éthéré de l’éthique. Or, l’auteure montre que loin d’être portion congrue dans son œuvre philosophique, la question sociale, les problèmes économiques et historiques sont des points saillants de son analyse.
[...] l'ouvrage de L. Doublet est passionnant, riche et précis ; il combine une réelle intelligence des pensées de Marx et de Levinas (et de tant d’autres, rapidement présentées) pour faire saillir une distinction ou éclairer avec brio un exemple. On y découvre Levinas nourri de la pensée de Marx, qu’il s’approprie et qu’il dépasse sur certains points, en montrant entre autres, comment le cœur de la religion telle qu’il la comprend échappe à la critique marxienne, ou encore comment les figures du bourgeois et du prolétaire se développent pour excéder leur valeur strictement socio-économiques. »
Accéder au livre
Mars 2022 _ Emmanuel Levinas et l'héritage de Karl Marx
Recension par Gildas Labey pour la revue Études, mars 2022 (p. 131).
« Ce livre remarquable est la publication d’une thèse soutenue à l’Université de Nanterre en 2018. Si on connaît Levinas comme le philosophe du saisissement éthique, pour qui la « responsabilité pour autrui » est l’aune absolue à laquelle se mesurent le sens et la valeur d’une existence humaine, alors on pourrait croire à un intérêt second pour le politique et le social. Mais, après la Shoah, la question de la communauté humaine ne pouvait que rester essentielles. En mettant minutieusement au jour ce qui relie Levinas à Marx, Lucie Doublet fait apparaître la proximité de leurs points de vue critiques […]. Mais l’enjeu central du livre est de faire valoir que la pensée de Levinas recèle une force critique solidement opposable à Marx.
[…]
On devine peut-être l’extrême richesse d’un ouvrage dont la lecture exigeante s’avère infiniment fructueuse. »
Accéder au livre
Novembre 2021 _ Emmanuel Levinas et l'héritage de Karl Marx
Lucie Doublet était le 20 novembre 2021 l'invitée de l'émission Livres au café des psaumes sur Radio J, au micro de Yankel Fijalkow.
(Lien de l'entretien : https://www.radioj.fr/podcast/livres-au-cafe-des-psaumes-37/)Accéder au livre
Mai 2021 _ Rythmes amoureux
Recension par Richard Guedj pour la revue Europe (n° 1105, mai 2021, p. 416-418).
« Quinze ans après L’amour en fragment et Langage et relation, Serge Martin poursuit, dans Rythmes amoureux son travail d’écoute et de recherche de « la relation amoureuse dans et par le langage », et plus spécifiquement ici, dans et par les poèmes amoureux. Cette manière singulière « de dire et de faire l’amour » se développe en cinq « mouvements emblématiques » - « énoncer, incorporer, se rapprocher, correspondre et emmêler » - d’une littérature prise pour ce qu’elle fait plus que pour ce qu’elle dit.
[…]
Comme dans le poème de Bernard Noël, Serge Martin montre qu’il faut poursuivre « jusqu’au bout du souffle » la recherche de l’inconnu du langage ; jusqu’au bout de l’amour, qui, comme le langage, ne s’arrête jamais. »
Mai 2021 _ Un théâtre à côté : La Grimace
Recension par Marie-Astrid Charlier sur Fabula.
« S’appuyant sur de très nombreuses archives, souvent inédites, N. Coutelet propose ici une étude aussi riche que fine d’un théâtre à côté du début du XXe siècle, La Grimace, fondée par Fernand Bastide en décembre 1912.
[...]
Passionnant, abondamment documenté et toujours problématisé, l’ouvrage de Nathalie Coutelet a plusieurs mérites. Il permet d’abord de faire renaître un théâtre oublié et, avec lui, tout un pan ignoré de l’histoire du théâtre du premier XXe siècle. Il fait également mieux connaître la réalité des théâtres irréguliers, les stratégies qu’ils doivent déployer pour survivre alors que pèsent sur eux des contraintes économiques très fortes et une instabilité définitoire [...]. »
Accéder au livre
Avril 2021 _ Destruction et métamorphoses du corps dans l'enfermement
Béatrice Munaro était le 29 avril l'invitée de Maurice Lugassy (Mémorial de la Shoah - Hébraïca Toulouse).
L'intégralité de l'intervention consacrée à Destruction et métamorphoses du corps dans l'enfermement est désormais disponible sur youtube.
Accéder au livre
Mars 2021 _ Rythmes amoureux
Recension par Olivier Mouginot sur Fabula.
« La conception du poème comme « échange généralisé » est l’apport majeur de l’essai de Serge Martin [...]. En littérature comme ailleurs, il y a assurément bien des manières de faire correspondre des historicités, des corps-langages et dessujets-relations, autrement dit de faire société au-delà des thèmes, méthodes et célébrations imposés. Il revient à chacun et à tous d’augmenter cette capacité du langage à saisir, relier, transformer, inventer — bref, dire — « toujours pour la première fois ». »
Accéder au livre
Février 2021 _ Rythmes amoureux
Compte rendu sur OpenEdition.
« L’aventure d’une voix est en fait infinie, toujours à recommencer, et c’est sous son pseudonyme « Serge Ritman » que le poète termine et ouvre tout à la fois. Dans et par ce poème qui inachève l’ouvrage, le rythme est mis à nu. Le rythme relationne car il y va d’un « enroulement » qui nous rapproche, d’un « envol » qui nous « arrache », d’un murmure – à la Jacques Dupin – qui emmêle les voix : « les traits concentrés dans la couleur / tu répètes et je vois ». Pour conclure, l’ouvrage se présente ainsi comme une invitation à découvrir l’œuvre de Serge Martin, et au-delà celle de Meschonnic, dont le rire résonne parmi ces pages. »
Accéder au livre
Janvier 2021 _ Autour de Critique
Ent'revues, le journal des revues culturelles
« L’année 2019 fit la fête à la revue Critique : un grand colloque, partagé entre Cerisy-la-Salle et l’IMEC, « La revue Critique : passions, passages » (14-21 juin) sous la responsabilité de François Bordes, Sylvie Patron et Philippe Roger lui fut consacré. Ent’revues prit sa part à cet hommage en publiant, d’abord sur son site puis dans La Revue des revues (no 63), une séries d’évocations sensibles par des auteurs de Critique : « Critique memories ». Rebond en ce début d’année 2021, avec la publication aux éditions Otrante sous la direction de Sylvie Patron des actes de la première session du colloque de Cerisy qui concerne les premiers temps de la revue fondée par Georges Bataille. Et c’est autour de Bataille que tourne les premiers articles du volume : Marina Galletti met en perspective les articles de Bataille avec les revues et groupes qu’il a fondés et avec lesquels il n’a cessé de collaborer, en particulier la société secrète Acéphale. Dans une perspective d’histoire politique, Koichiro Hamano interroge le positionnement de la revue dans l’immédiat après-guerre. Nicola Apicella interroge le dialogue de Bataille et Alexandre Kojève tandis que Sylvie Patron étudie les relations du fondateur avec Éric Weil, figure éminente des premiers temps et c’est à la figure de Blanchot que s’intéresse Éric Hoppenot. Enfin Thomas Franck étudie dans une comparaison avec Les Temps modernes, l’accueil de la philosophie allemande dans Critique. Ainsi, à travers figures et épisodes des débuts de critique, c’est un pan de l’histoire intellectuelle de l’après-guerre qui se trouve éclairé. Le volume s’achève par une précieuse bibliographie de la revue Critique. »
Accéder au livre
Septembre 2020 _ Rythmes amoureux
Numéro spécial de la Revue Nu(e) consacré à Serge Ritman (Serge Martin). L'essai Rythmes amoureux y est évoqué, à différentes reprises, notamment ou plus précisément à partir de la page 127.
Lien sur le site de la revue : https://poezibao.typepad.com/poezibao/2020/09/revue-nue-n-72-serge-ritman.htmlLien direct du numéro de la revue : http://otrante.fr/medias/nu72_ritman14sept2020.pdf
Accéder au livre